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Etat des lieux de la prévention et santé des femmes au travail

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Santé des femmes au travail : encore des progrès à faire

Depuis novembre 2022, la Délégation aux droits des femmes du Sénat effectue un rapport d’information sur la santé des femmes au travail. A cette occasion, plusieurs auditions ont eu lieu dont celle du 16 février 2023. Cette 4ème séance avait pour objectif de dresser un état des lieux de la prévention et de la santé des femmes au travail. Et force est de constater, qu’aujourd’hui encore, il existe des lacunes à ce sujet. Ainsi, tout au long de leur carrière, en plus de subir des discriminations, les femmes sont nombreuses à être victimes de troubles musculosquelettiques (TMS) et de risques psychosociaux. Or, ces derniers pourraient être évités si la prévention était plus adaptée aux « spécificités de genre des femmes », comme l’expliquait Carole Donnay, secrétaire générale de l’Association des médecins responsables de services nationaux de médecine du travail d’entreprise (Acomede), lors de cette 4ème audition. Ainsi, il reste encore des progrès à accomplir en matière de politiques de prévention professionnelle. L’un des objectifs de ce rapport d’information est donc de trouver des solutions pour améliorer la situation et réduire les inégalités entre les femmes et les hommes.

La prévention inadaptée aux « spécificités de genre des femmes »

Le 16 février dernier, plusieurs professionnelles de santé participaient à cette audition de la Délégation aux droits des femmes du Sénat. Elles ont malheureusement confirmé le constat dressé lors des précédentes séances : la santé des femmes au travail est invisibilisée. De même, les actions de prévention mises en place ne prennent pas en compte leurs « spécificités de genre ». Et c’est problématique car les postes se basent sur des références anthropométriques masculines, qui diffèrent de celles des femmes. Cela se remarque notamment dans certains secteurs d’activité tels que la production et la logistique, ce qui entraîne un risque plus élevé de développement de TMS. Cette inadaptation nuit aussi à leur carrière car, si les postes sont inadaptés, les femmes sont moins productives et donc, évoluent moins. 

De même, selon Carole Donnay, « la prévention des risques psychosociaux dans les secteurs professionnels dits féminins n’est pas à la hauteur des actions engagées dans les secteurs dits masculins ». Pour étayer ses propos, elle a pris un exemple simple : l’exposition aux produits chimiques et toxiques dans les domaines du soin à la personne ou du nettoyage, qui est devenue banale et fait l’objet de peu de prévention. 

Les accidents du travail et burn-out en hausse chez les femmes

Outre cette prévention inadaptée, les femmes sont à ce jour 58% à souffrir de TMS et nombreuses à être victimes d’accidents du travail. Une enquête menée en 2018 rapportait que 60% des travailleurs en burn-out étaient des femmes, principalement des secteurs médico-sociaux, du commerce et du service. Pour Anne-Michèle Chartier, présidente du Syndicat général des médecins et des professionnels des services de santé au travail (CFE-CGC), ces chiffres s’expliquent par une « maltraitance organisationnelle » dans le travail des femmes. Par exemple, dans le secteur du soin à la personne, les métiers sont précaires, souvent à temps partiel et donc mal rémunérés, et suscitent « peu de reconnaissance de la part des employeurs et des clients ». De même, les femmes exerçant ces métiers vivent souvent loin de leur lieu de travail et sont en horaires décalés. Sur le long terme, cette situation se traduit par un sentiment d’usure, de violence. 

C’est pourquoi, de manière générale, il est indispensable de mieux prévenir les risques, les TMS. Pour Alice de Maximy, fondatrice du collectif Femmes de santé, cela passe par l’intégration d’un indicateur de charge mentale dans les politiques publiques de prévention, et la création d’un programme national de santé de la femme. Pour connaître les conclusions de la Délégation, il faudra attendre le mois de juillet. En attendant, leurs auditions et travaux se poursuivent. 

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